Ame soeur Entends-tu ce qui Vient de l’heure, ce qui Vient du coeur, à l’heure De l’abandon, à l’heure Du crève-coeur, Ce battement depuis La naissance Les entrailles maternelles, Déchirant l’écorce Terrestre, ce battement Qui cherche à se dire, Qui cherche à se faire Entendre, entends-tu Ame sœur Ce cri d’avant- vie, plein D’une étrangère nostalgie De ce qui avait été Rêvé et comme à jamais Vécu, matin de brume D’un fleuve, nuage Se découvrant feuillage, Midi de feu d’un pré, pierre Se dévoilant pivoine, toute La terre embrasée, tout Le ciel incandescent En une seule promesse, En une seule invite Ne rate pas le divin Ne rate pas le destin, Entends-tu ce qui Vient de la flamme Du cœur, à l’heure Du crève cœur, ce cri Surgi un jour, à ton Insu, en toi-même, Le transparent, le transportant, Le transfigurant, seul cri Fidèle à l’âme en attente, Ame sœur. |