Dans tes yeux, je peux lire comme dans une boule de cristal, comme dans la lune translucide touchée par la grâce du soleil caché. Des êtres s’y meuvent. Ton enfance aussi. Mais je ne vois pas l’enfance du monde. Tu as dû beaucoup contempler l’océan bordant tes terres. Je vois les laisses de mer rythmer la cadence de ton coeur. Les laminaires scarifier ta conscience. Tu n’es pas un homme de la mer. Tu es un homme de la frontière. Tu crois ne faire l’expérience de rien. Ce n’est pas faux. Tu te tiens à l’endroit où la langue de la marée montante soutient ton pas sur la sable. Ta marche est la couture de l’eau et du sang. |