dans un cri
sitôt que l'œil ouvert
un monde le traverse
tempêtes et mirages fièvres
des villes malades
et poison des fatigues
et beauté qui accable
et le grand bousculement des amours
sans prise
toute pensée peut- être naît du cri
silencieux
que chacun porte en lui sans le connaître
jamais
hôte en nous- mêmes muet
et malheureux
mendiant en vain qui mendie
notre oreille
et nous suit obstiné jusque dans la chaleur
des chambres
qu'est- ce cela qui crie
dans la poitrine
et que seuls sans doute
entendent les simples
flagrante vérité
absente à la parole
est- ce le cri premier de la bête aveugle
frappée de lumière
ou la pensée déjà de ce qui de nos vies
dans les larmes s'effondre ?