Il regarde le corps à jamais bleu de la chimère et du désir. Il écoute s'amplifier sa plainte : tant de beauté pour rien. Le ciel et la mer, ce jour, sont de même chair. Peut-être l'horizon est-il la ligne de partage de l'âme. L'homme pèse à son prix le désastre qui le tient rivé à ses rêves, une écume quelconque sur la bouche, dans l'entre-deux du bleu et de l'azur.
Jamais pourtant de son propre corps elle ne se dévêt. Elle ne consent à dénouer que ses cheveux, violets, dit-on, comme sont les tresses des muses où les doigts de l'homme restent pris. C'est un corps de femme autour de l'idée de la mort, à moins que ce ne soit la peau d'un ange, une voix, une main, deux gouttes de sang naguère tombées d'un poignet d'enfant, une tache d'encre bleue fleurissant le papier, un peu de ciel qui s'est perdu, le rêve ancien d'une âme égarée dans la chair somnolente et bleue de la mer.