Le poète, lui, que fait-il ? Il travaille sur le tranchant. A la fois dans le monde, dans notre monde que Peter Sloterdijk décrit comme un mécanisme d'oppression stressante généralisé, et à distance, en retrait, dans une position de refus. Toujours de révolte. Sans illusion sur une quelconque unité à retrouver : le deuil est fait. Mais sans se livrer corps et biens à un éclatement mortifère. Ne lui faudrait-il pas, alors, façonner un espace de ressaisissement qui de notre monde permette de percevoir la vitesse, de comprendre la puissance et la fascination des images qu'il impose ? - Dans la simultanéité des perceptions, cette saisie crée l'endroit où le corps et l'esprit se tiennent ensemble en des points de tension qu'elle n'a pas charge d'élucider mais de soutenir. |