C’est une présence brûlante que je nomme dans la fleur d’eau qui tremble entre les feuilles dans l’acier rigide du pont dans la pomme L’agenouillement du soleil au bord du fleuve C’est une présence brûlante que je nomme quand s’avance puissant comme une étrave Parmi la houle brutale des hommes douleur contre douleur sang contre sang Sous la paupière lourde de l’étoile Au fond du limon obscur qui râle déchiré par les crocs du feu et de la pierre À l’heure où s’éternise en moi la note grave d’une flûte de berger ligoté dans la toile d’araignée des brumes À l’heure où une bande de cerfs allume Un incendie de prunelles autour de la mare Et que de mon seul corps je couvre toute la terre Pareil à une tapisserie de forêts de plaines et de céréales C’est une réalité durable que je nomme C’est un ordre d’amour que je sers. |