Le vent remue à peine à la pointe du ciel Et grandissant en soi Se pensant plus vivant Et plus vaste et mouvant de l'instant en l'instant Le vent effraye La pointe de feu du ciel Peur Ton cœur de marbre noir ô rose d'ombre ô nuit Nourrit par sursauts étouffants trop brusqués L'arbre tonnant de tes veines Le spectre de corail de tes artères Ton cœur sentant qu'on frôle en lui Au centre cachée La perle inconnue Et voici le grand vent qui mêle les étages De l'espace Cap d'ombre au seuil des nuits d'où sortir météore Va-et-vient d'arc-en-ciel sur le cristal du soir Ce qui va ce qui vient c'est la hache des ailes Décapitant l'espace ivre de lambeaux noirs Chaos engloutissant les faces et les masques C'est le moment du silence qui hurle Éclair Un frisson de la terre engloutit les marées Sous le vent des fantômes La terre est parcourue du frisson de la mort Aux plages hautes de l'étendue Dans les antres d'éther du feu Au roc bouillant céleste Le grand vent des métamorphoses Travaille les formes Monstres multicolores hydres d'arc-en-ciel Étoiles de mer et de ciel Étoiles d'air séparées de l'air par nulle membrane Changeantes et multiformes idées Quand le grand vent pénétrera Nul ne sait la couleur que prendra la lumière Sur l'aspect de prodige des beaux monstres créés Quelle éclipse de peur quels incendies d'effroi Le grand vent allumera Aux espaces inférieurs où rôde le soleil Roi des bas-mondes. |