Si je viens, en vêtements ravis, Sur ce bord, sans horreur, humer la haute écume, Boire des yeux l’immense et riante amertume, L’être contre le vent, dans le plus vif de l’air, Recevant au visage un appel de la mer ; Si l’âme intense souffle, et renfle furibonde L’onde abrupte sur l’onde abattue, et si l’onde Au cap tonne, immolant un monstre de candeur, Et vient des hautes mers vomir la profondeur Sur ce roc, d’où jaillit jusque vers mes pensées Un éblouissement d’étincelles glacées, Et sur toute ma peau que morde l’âpre éveil, Alors, malgré moi-même, il le faut, ô Soleil, Que j’adore mon cœur où tu te viens connaître, Doux et puissant retour du délice de naître Feu vers qui se soulève une vierge de sang Sous les espèces d’or d’un sein reconnaissant ! |