ON SE POSSÈDERAIT. On se promènerait sur le gazon du hasard Avec juste le vent tiède en lequel nous draper On passerait sous les grands arbres émeraudes Baissant la tête sous les branches basses L’odeur du datura émerveillerait l’or du soir On se promènerait dans un pays sans peur et sans pardon Là où personne n’est coupable Où le manque se comble d’un sourire L’aurore viendrait nous cueillir dans les mandolines des fourrés fauves Où l’oiseau plie et puis déplie une aile Ainsi qu’une gitane vite Son éventail Et il compte ses plumes comme le caissier les billets à la banque Frrrrrttt ! Frrrrrttt ! Frrrrrttt ! Frrrrttt ! Il manque Un R... Où est passé cet air ? Il y a un os... L’air-os a disparu ? Thûûû... On se promènerait là où nul ne conçoit la dispute Où chacun respire son propre air sans enfumer les autres Où les violettes et les myosotis clament leurs secrets en plein ciel Où ma main sur ton corps n’a plus besoin Du refuge de l’ombre. |