Tu serais donc venue et m'aurais dit : - Si tu ne m'aimes pas, tu n'aimeras que toi-même sans jamais te reconnaître. Tu brûleras d'amour pour rien et n'étancheras jamais ta soif. Tu ne sauras pas ce que c'est vivre. Tu te perdras parmi tes propres reflets. Le monde s'éloignera de toi. Pauvre Narcisse de la page blanche, tu resteras cet homme penché qui n'advient pas ! Amoureux des sources et des mortes, tu sauras écrire de belles phrases, tu feras admirer ta voix, mais ni le pain, ni la lumière, ni les fruits, n'auront jamais pour toi de goût. Tu recevras des lettres parfumées, glissées dans des enveloppes bleues, mais tu ne prendras jamais ton envol entre des bras aimés. Sublime, tu seras dérisoire, enterré vivant dans tes livres en compagnie de tes chimères ! |