Un seul pas dans la neige un rayon de soleil dont elle a l’habitude
S’y fondre sans plus rien chercher d’autre.
II.
...Faire un rond de ses bras ample et tranquille comme toi.
III.
Rester sans demeurer dans un vide propice
La cloche sonne.
IV.
Renoncer à nommer cette chose nouvelle
Permettre la liberté.
V.
Par-delà les miroirs
traquer la source qui nous suit
S’y baigner.
VI.
Errer dans les ténèbres
rechercher une limite
Butter.
Aimer ça.
VII.
Dedans, dehors
tout parait plein.
Grand nettoyage
sans brin de vent
Vide propice.
VIII.
Ne pas choisir
Tout laisser passer
sans laisser de traces.
IX.
Penser mais
ne pas penser mais
avec tout son corps
tendu
mais
X.
Regarder le corbeau
attendre sur le banc
Observer le bourgeon
qui deviendra la feuille
fleurs de vide.
XI.
Dans la clairière
grouille dix mille insectes
venus nous rendre hommage.
XII.
Le vent se lève
le volet claque
les volutes de fumée
annoncent la gorgée
Et l’univers
Et nous.
« Si nos yeux ne dorment pas,
Tous nos rêves s’évanouissent »
Shin Jin Mei (46)
(Ce poème est une interprétation -très- libre d’une partie du Shin Jin Mei (chapitre 1-53) poème de Sosan du VIe siècle d’après la traduction de Taisen Deshimaru in L’esprit du Ch’an, éd. Albin Michel)