Regarder la mer, la mort dans le dos, c'est occuper le juste milieu, comme une anguille marquant midi. Devant soi, l'espace en extension: le plus plat, le plus horizontal qui puisse être. Derrière soi, le temps : il pose toujours ses mains glacées sur nos épaules; il est comme la sombre pupille de ce regard qui va se perdre sur l'étendue...Celui qui regarde la mer ne voit pas devant lui : il se noie dans les années profondes. Qui regarde la mer voit qu'à vrai dire l'on n'y voit rien. Ce regard est de ceux qui nous remettent debout dans notre finitude. C'est l'horizon couché qui nous redresse !
Regarder la mer la mort dans le dos n'est donc pas céder à la mélancolie. J'ai le désir d'une écriture qui tire au clair : qui clarifie et qui conduise du côté de la clarté. Ni obscure, ni obscurantiste. Qui parle avec simplicité. Et trace des lignes claires de signes sombres.