il était vide et ruisselant de lumières sans profondeur
lorsque j'osai rouler avec lui
et me rouler dans l'ornière creusée par le soc solaire
de la boule lente et rouge d'or de ma gorge,
et je roulais et de la gorge et de la nuque
sur les feux vifs des roues,
- Ah! c'est moi que tu véhicules ! -
je suis cloué aux cataclysmes, aux cataractes
et aux déluges de feu dans les gorges des monts sourds
et dans ma gorge la muette
au seul cri d'ogre.
Car sauvage renoué à la mèche du fouet tendant sec la peau brûlée je me tordais avec les brins d'étoupe et ma langue d'amadou,
cloué, cloué et renoué aux feux
et martelé chez les cyclopes
- encore les mêmes jadis,
encore les mêmes plus tard
et, la ligne des temps bouclée, encore les mêmes sur les
sept nœuds identiques du grand cinglant, le vent, la flamme,
et les mêmes toujours le marteau et les tenailles et le pétrin
et ce grand corps de charbon qui se relève et qui n'en finit pas de se relever,
l'homme des houillères, tout ce charbon luisant et cimenté
d'élytres de la moëlle à la peau,
il se relève encore, toujours, c'est moi-même
sous la pince chauffée à blanc.
Et le tumulte, le vieux carnage forgé de foudres et
tissé de pirouettes
- pour le rire sec à postérité perpétuelle -,
il vient en cône sur mon front, il bout et se secoue en entonnoir,
oui, cloué aux sept nœuds, empoigné à la gorge,au
front, à la nuque,
les roues du char, ce sont mes plaies, mes ancres,
qui me retiennent par le vide (il y a longtemps que le sang ne vient plus.)
- à jamais, à jamais, à jamais !" je crie mais cette
parole a trop d'échos
et ses trop faciles mensonges les voilà fauchés au
pied:
ici sans appui, plus bas sans appui, plus bas sans appui la chute, la chute plus bas plus d'appui sans appui la chute, c'est ce qu'on appelle toujours, et sans jamais d'appui toujours la chute ni haut ni bas et c'est immobile que se découvre l'oeil, sous les paupières de suie, l’œil de houille profonde toujours.