Qu'appelle-t-on la vie, rois du monde, la voix grave ou légère la juge heureuse ou malheureuse. Si toute chose est éphémère, si tout prend fin, si tout se brise, porcelaines, miroirs, gloire d'empire. Si tout s'élance avec courage, aspire à l'éternel, frémit, tremble d'amour, le temps d'une allumette ou d'un éclair d'orage. Un bref oiseau par la fenêtre dans la salle, il file et disparaît par la fenêtre en face ouverte au crépuscule, telle est la vie, dit Bède, et l'assemblée bruyante à table conversant joyeusement n'avise aucun battement d'aile, ni vol rapide, ni la silhouette de l'oiseau qui s'estompe au-dehors dans l'ombre, le silence et la paix des arbres. Nous pressentons parfois le feu dans les nuits qui nous bercent les dons reçus, les instants émiettés, présence à chaque étape du chemin, réconfort, tant de joie, cet oiseau voletait au-dessus de nos têtes et les langues de feu descendaient sur nos têtes nul n'est seul, bref est le temps qui nous est accordé, nos cœurs sont souvent froids, bientôt vient l'heure de voir dans le regard dont il nous voit, dans le regard aimant dont il nous aime. |