Suppose Que je vienne et te verse Un peu d’eau dans la main Et que je te demande De la laisser couler Goutte à goutte Dans ma bouche. Suppose Que ce soit le rocher Qui frappe à notre porte Et que je te demande De le laisser entrer Si c’est pour nous conter Le temps d’avant le temps. Suppose Que le vol d’un oiseau Nous invite au voyage Et que je te demande De nous blottir en lui Pour avec lui voler A travers la pénombre. Suppose Que s’ouvrent sous nos yeux Tous les toits de la ville Et que je te demande De choisir la maison Où, le toit refermé, Tu aimeras la nuit. Suppose Que la mer ait envie De nous voir de plus près Et que je te demande D’aller lui répéter Que nous ne pouvons pas L’empêcher d’être seule. Suppose Que le soleil couchant S’en aille satisfait Et que je te demande D’aller lui réclamer Ce qu’il doit nous payer Pour sa journée de gloire. |