Engerbés sur le pont de navires sans fin, roués de vent, enivrés de soleil et de ciel, lacérés de tempêtes,... voici, près du port, ces demeures d'ombre aux flancs frappés de lettres vives et de couleurs à mesurer l'espace Ils recélaient en leur cœur d'acier les fruits ardents du travail de l'homme et ce désir de partage et promesse qu'on nomme l'aventure et qui nous mène au bout des routes d'embruns et de soie. Sac à terre. Est-ce fin du voyage sur des deltas d'alluvions en attente où le temps du silence établissait son règne au parfum de sable et de varech. Et la mer, au loin, déployait en vain, le soir, son rayon vert aux couchants tristes. La litanie des ports envahit la mémoire: Singapour Dubaï Rotterdam Hambourg Le Havre Los Angeles Long Beach Algésiras Le Havre Changaï Hong Kong Anvers et Vancouver Le Havre Quelque rêve d'ailleurs nous fait escorte et nous porte dans le secret la courbe de l'herbe et le réseau des branches, en l'altitude du regard. La vie, plus forte que l'errance ! La terre conquise, conquérante reprend les territoires investis par des géométries de vingt pieds cubiques. Il reste d'autre destins à récrire, un autre histoire à proposer. Friches ! Notre héritage en déshérence, voici vos lettres de noblesse reconquises, voici scellée l'alliance fragile de l'humus à l'azur, du sombre à l'espoir, du fatal au peut-être : Ici le chant d'oiseau pourra renaître. |