La parole est la matrice de l’univers Tout ce qui est nommé nait de l’esprit humain Je m’en vais au-delà de ma seule personne Retrouver le pays de la seconde enfance Où le soleil donne un baiser au crépuscule Et le ciel baigne son sang dans l’océan Ce qui nous a de loin précédés nous constitue Nous sommes les survivants de désastres Ce qui a disparu revit dans notre présent On a faim, on a peur, on espère, on s’émerveille La vie brille dans chaque goutte de rosée J’écris l’avenir en l’inventant chaque jour À l’aurore des choses dont je suis issu Ma vie ne tiendra jamais dans un sablier J’ai la patience du bourgeon attendant le fruit Qui murit dans la force explosive du poème À l’aube d’une nuit claire je m’en irai Avec aux lèvres le goût bleu de l’éternité. |