AMOUR n’est rien qu’il ne croisse à l’extrême : Croître est sa loi ; il meurt d’être le même, Et meurt en qui ne meure point d’amour. Vivant de soif toujours inassouvie, Arbre dans l’âme aux racines de chair Qui vit de vivre au plus vif de la vie Il vit de tout, du doux et de l’amer Et du cruel, encor mieux que du tendre. Grand Arbre Amour, qui ne cesses d’étendre Dans ma faiblesse une étrange vigueur, Mille moments que se garde le cœur Te sont feuillage et flèches de lumière ! Mais cependant qu’au soleil du bonheur Dans l’or du jour s’épanouit ta joie, Ta même soif, qui gagne en profondeur, Puise dans l’ombre, à la source des pleurs... |