Que chacun ouvre un peu plus les yeux, le dedans de son regard deviendra plus profondément le secret de son coeur noir et le don, depuis la plus ténébreuse retraite, de la couleur et du silence, et des blés et des eaux à la tendre exubérance du jour...
La réalité est-elle à humaniser ? Le poète tente la vie, il la séduit. Le monde entier renaît plus jeune et plus fort d'un événement où un homme s'est enfoncé sans regarder derrière lui.
Ce qu'il avait cru voir est devenu la patrie de son esprit : c'est en elle qu'il a rouvert ses yeux d'avant le savoir, d'avant la raison, ce regard venu de son enfance et qui l'empêche d'entrer dans un homme. Il a dans cette vue enclos son regard de limites prises à son coeur. Dans cette illusion il a lentement conçu son amour des autres hommes; le monde renaît plus jeune du mensonge où un homme a émancipé son cruel amour de tout ce qui respire.
Prendre dans son coeur la source des pensées qui illumineront la vie; des souhaits qui la ranimeront depuis la grâce qu'elle est, et qui, longtemps, n'y avait existé qu'évanouie.