Est-il possible d’imaginer chose aussi ridicule que le fait que cette misérable et chétive créature, qui n’est pas seulement maîtresse d’elle-même, qui est exposée aux atteintes de toutes choses, se dise maîtresse et impératrice de l’univers dont elle n’a pas le pouvoir de connaître la moindre partie, tant s’en faut de la commander ? Et ce privilège qu’il s’attribue d’être le seul dans ce grand édifice qui ait la capacité d’en reconnaître la beauté et les parties, le seul qui puisse rendre grâces de cela à l’architecte et tenir le compte de ce qui se crée et de ce qui se perd dans le monde, ce privilège, qui le lui a scellé ? Qu’il nous montre des lettres patentes qui lui confient cette belle et grande charge. Ont-elles été octroyées en faveur des sages seulement ? Elles concernent en ce cas peu de gens. Les sots et les méchants sont-ils dignes d’une faveur aussi extraordinaire et, étant la pire partie du monde, méritent-ils d’être préférés à tout le reste ?