Ne plus se vouloir tout est tout mettre en cause. N'importe qui, sournoisement, voulant éviter de souffrir se confond avec le tout de l'univers, juge de chaque chose comme s'il l'était, de la même façon qu'il imagine, au fond, ne jamais mourir. Ces illusions nuageuses, nous les recevons avec la vie comme un narcotique nécessaire à la supporter. Mais qu'en est-il de nous quand, désintoxiqués, nous apprenons ce que nous sommes ? perdus entre des bavards, dans une nuit où nous ne pouvons que haïr l'apparence de lumière qui vient des bavardages. (...) Nous ne sommes pas tout, n'avons même que deux certitudes en ce monde, celle-là et celle de mourir. Si nous avons conscience de n'être pas tout comme nous l'avons d'être mortel, ce n'est rien. Mais si nous n'avons pas de narcotique, se révèle un vide irrespirable. Je voulais être tout : que défaillant dans ce vide, mais me prenant de courage, je me dise, "J'ai honte d'avoir voulu l'être, car je le vois maintenant, c'était dormir", dès lors commence une expérience singulière. L'esprit se meut dans un monde étrange où l'angoisse et l'extase se composent. |