Plus tard vient le plaisir ludique de la pensée, qui compose en jouant - en se jouant, et qui peut aussi bien inventer des fables que des dieux, et qui même peut nous faire oublier que l'origine de toutes ces compositions n'est qu'en elle. Penser la fin sans fin produit une sorte de précipitation sur place, et cette allure mentale, comme elle ne va nulle part, pourrait aussi bien s'énoncer en termes de lenteur, de ralenti, de suspens, car la seule chose qui se précipite et qui passe, c'est le monde dont la pensée fracasse les images à l'intérieur de son propre espace. Ce fracas est aussi la permutation, l'incessante métamorphose des formes dans le mouvement de laquelle la pensée toujours se repense.
Dans un monde qui n'est plus ni divin ni finaliste, l'allure mentale est le souffle du mouvement.