Extrait 1:
Extrait 2:
Thuzar soignait les gens "en vrac", disait- elle, qui n'émettaient plus aucune lumière, éteints comme des étoiles mortes. Ils la vidaient par leur vide, la laissaient épuisée après la séance. Ses massages tentaient de mettre de l'ordre dans leurs énergies. Elle cajolait les miennes. Je fermais les yeux de bonheur. Pourquoi, en ce XXIè siècle surconnecté, décrit par tous comme un aboutissement de la civilisation, chacun n'avait- il pas la possibilité de remettre régulièrement son dos entre des mains aussi bienfaisantes? Je rêvais d'une nouvelle déclaration universelle : "les hommes naissent libres et égaux en massages." Je m'endormais, je rêvais. "Notre corps ne s'arrête pas à notre corps." Je voulais croire en cette lecture poétique du monde. Et puis, comment, sinon, expliquer l'attraction spectaculaire que ta mère exerça sur moi ? En trois secondes à peine ?
Nos ondes étaient entrées en collision.