J'adore cette phrase. Je crois que voilà un des principes fondamentaux de la réalité : accepter que les choses difficiles à comprendre soient difficiles à comprendre. Et accepter que ça saigne. Le coup de fusil et le sang.
Vous saisissez ? Quand on tire sur quelqu'un, le sang coule !
Voilà pourquoi je me suis mise à écrire. J'ai réfléchi de manière quotidienne, et ainsi j'ai conçu un rêve au sein du royaume sans nom qui se trouve dans le prolongement de ma pensée - un foetus aveugle nommé compréhension, qui flotte dans le liquide amniotique universel et écrasant de l'incompréhension. Ce doit être pour cette raison que mes romans sont absurdement longs et n'arrivent jamais à leur terme - jusqu'ici du moins. Oui, sans doute. Parce que je n'ai pas encore engrangé assez de rêves pour me maintenir à l'échelle souhaitée. Sur le plan technique,et moral également.
Mais ceci n'est pas un roman. Comment le formuler ? Ce sont des phrases, simplement. Pas la peine de trouver une conclusion habile. Je pense tout haut, sans plus. Ça fait longtemps que je n'ai pas réfléchi sérieusement, et je ne le referai sans doute pas avant un bout de temps. Mais en ce moment je réfléchis. Et j'ai bien l'intention de ne pas m'arrêter avant l'aube.
Cependant, malgré ce que je viens de dire, je ne peux pas me débarrasser de mes sombres doutes familiers. Ne suis-je pas en train de consacrer mon temps et mon énergie à une activité parfaitement inutile ? Portant un lourd seau d'eau à bout de bras, je me dirige à grands pas vers un lieu déjà à la limite de l'inondation, détrempé par de longues pluies. Ne devrais-je pas plutôt renoncer à ces vains efforts et me laisser porter par le courant ?
Collision ? Mais qu'est-ce qu'une collision ?