Monsieur, Je n'ai pas l'honneur de vous connaître personnellement, mais j'ai beaucoup entendu parler de vous et je sais qui vous êtes. Vous êtes, pourquoi le nier ? un jeune homme doué des plus brillantes qualités, et l'un des plus distingués criminalistes de notre époque. Vous voyez que je vous estime à votre vraie valeur. C'est justement parce que je sais à quoi m'en tenir sur vos talents et sur votre courage, que je me permets d'attirer votre attention sur les points suivants. J'ai dû, à mon très grand regret, constater que vous vous occupiez avec un peu trop d'insistance de choses qui ne vous regardent pas le moins du monde. Mes affaires ne regardent que moi et je ne suis pas disposé à laisser qui que ce soit s'y immiscer. Vous ignorez peut-être encore ma véritable personnalité, mais vous avez déjà eu, je crois, un échantillon de mon savoir-faire. Je crois être dans mon droit le plus absolu en agissant comme je le fais, et je vous prie, puisque vous êtes mêlé à cette affaire, de bien vouloir vous arranger pour que me soit rendu sans délai l'objet qui m'appartient. Si vous accéder à ce désir,je vous promets que j'arrêterai immédiatement les hostilités. Mais si, contrairement à mon attente et à mes désirs, vous tenez vraiment à croiser le fer avec moi, tant pis pour vous ! On ne me défie pas impunément, et la lutte sera plus âpre encore que vous ne le supposez. Je la poursuivrai jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à ce que je vous aie supprimé... Mais j'ai foi en votre bon sens et votre compréhension. Car, après tout, que pourriez-vous gagner en me résistant ? Vous êtes un ver de terre que j'écraserai quand bon me semblera. Il est donc de votre intérêt de me faire rendre l'onyx. Vous avez trois jours pleins pour réfléchir. Si vous acceptez mes propositions, faites-le moi savoir en faisant passer une petite annonce dans Paris-Soir. J'attends votre réponse et vous prie de croire, monsieur, à l'assurance de ma considération très distinguée. Satan. |