Tsukuru essayait de calculer combien d'heures les gens consacraient chaque jour à se rendre à leur travail. En moyenne, un trajet simple durait entre une heure et une heure et demie. Quand un employé ordinaire - un homme marié, père d'un ou deux enfants, travaillant en centre - ville - voulait s'acheter une maison, il était condamné à habiter en " banlieue" et, sur les vingt - quatre heures que compte une journée, en employer deux ou trois pour le transport. Dans son train bondé, il pourra peut- être lire un journal ou un livre de poche. Ecouter sur son iPod une symphonie de Haydn, s'exercer à la conversation espagnole. Certains ferment les yeux et s'adonnent, qui sait, à des réflexions métaphysiques. Mais, en général, on peut difficilement considérer que ces deux ou trois heures quotidiennes comptent parmi les plus bénéfiques ou satisfaisantes de sa vie. Combien d'heures de l'existence d'un homme sont- elles ainsi perdues en allers- retours (sans doute) absurdes, s'évanouissent- elles ? Jusqu'à quel point usent- elles, épuisent- elles les individus ? |