Un balcon naturel, à cinq ou six cents mètres au-dessus d’une mer encore visible et baignée de lumière, était au con-traire l’endroit où je respirais le mieux, surtout si j’étais seul, bien au-dessus des fourmis humaines. Je m’expliquais sans
peine que les sermons, les prédications décisives, les miracles de feu se fissent sur des hauteurs accessibles. Selon moi, on ne méditait pas dans les caves ou les cellules des prisons (à moins qu’elles fussent situées dans une tour, avec une vue étendue); on y moisissait. Et je comprenais cet homme qui, étant entré dans les ordres, défroqua parce que sa cellule, au lieu d’ouvrir, comme il s’y attendait, sur un vaste paysage, donnait sur un mur. Soyez sûr qu’en ce qui me concerne, je ne moisissais pas. À toute heure du jour, en moi-même et parmi les autres, je grimpais sur la hauteur, j’y allumais des feux apparents, et une joyeuse salutation s’élevait vers moi. C’est ainsi, du moins, que je prenais plaisir à la vie et à ma propre excellence.