Elle entre dans l’amour comme dans une eau verte, d’abord peu sûre, peu engageante. On en ignore la profondeur et la fraîcheur. On y entre quand même, le cœur brûlant. On y met un pied, puis l’autre, on marche lentement sur le fond des eaux, sur la pente douce, puis la pente cède, on n’a plus le choix, les deux bras en avant, le visage ouvert par la fraîcheur à venir, le visage ruisselant de peur et de joie, et voilà, c’est aussi bête que ça : on nage. Quel bonheur. Mon dieu quel bonheur. On est dans l’eau verte comme dans un morceau de ciel. On est dans l’amour naissant comme dans les bras de Dieu. Jouissance de perdre pied. Jouissance de perdre la tête. |