Il faut que les hommes apprennent le respect tout comme le mépris. Celui qui marche dans des voies nouvelles et qui a conduit beaucoup d’hommes dans des voies nouvelles découvre, avec surprise, combien maladroits et pauvres sont tous ces hommes dans l’expression de leur reconnaissance et même combien il est rare que cette reconnaissance puisse seulement se manifester. C’est comme si, chaque fois qu’elle veut parler, quelque chose lui restait en travers de la gorge, en sorte qu’elle ne fait que se la racler et en se la raclant finit par se taire de nouveau. La façon dont un penseur ressent l’effet de ses idées et de leur puissance de transformation et d'ébranlement est presque une comédie ; quelquefois l’on dirait que ceux sur lesquels on a agi s’en trouvent offensés au fond, et ne savent plus faire autre chose que de manifester leur indépendance qu’ils croient menacée, par toutes sortes de grossièretés. Il est parfois besoin de générations tout entières pour inventer une convention courtoise de la reconnaissance ; et ce n’est que très tard qu’arrive le moment où une sorte d’esprit et de génialité pénètre la reconnaissance: alors il se trouve d'ordinaire un homme qui est le grand bénéficiaire de remerciement, non seulement pour le bien qu’il a fait lui-même, mais généralement pour ce que ses prédécesseurs ont accumulé de trésors dans ce qu’il y a de plus haut et de meilleur. |
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Dans la douleur il y a autant de sagesse que dans le plaisir : tous deux sont au premier chef des forces conservatrices de l’espèce. S’il n’en était pas ainsi de la douleur, il y a longtemps qu’elle aurait disparu ; qu’elle fasse mal, ce n’est pas là un argument contre elle, c’est au contraire son essence. J’entends dans la douleur le commandement du capitaine de vaisseau : « Amenez les voiles ! » L’intrépide navigateur « homme » doit s’être exercé à diriger les voiles de mille manières, autrement il en serait trop vite fait de lui, et l’océan bientôt l’engloutirait. Il faut aussi que nous sachions vivre avec une énergie réduite : aussitôt que la douleur donne son signal de sûreté, il est temps de la réduire, — quelque grand danger, une tempête se prépare et nous agissons prudemment en nous « gonflant » aussi peu que possible. — Il est vrai qu’il y a des hommes qui, à l’approche de la grande douleur, entendent le commandement contraire et qui n’ont jamais l’air plus fiers, plus belliqueux, plus heureux que lorsque la tempête s’élève ; c’est même la douleur qui leur donne leurs instants sublimes ! Ceux-là sont les hommes héroïques, les grands messagers de douleur de l’humanité : ces rares individus dont il faut faire la même apologie que pour la douleur en général, — et, en vérité ! il ne faut pas la leur refuser. Ce sont des forces de premier ordre pour conserver et faire progresser l’espèce : ne fût-ce qu’en résistant au sentiment de bien-être et en ne cachant pas leur dégoût de cette espèce de bonheur.
L'animation du corps n'est pas l'assemblage l'une contre l'autre de ses parties - ni d'ailleurs la descente dans l'automate d'un esprit venu d'ailleurs, ce qui supposerait encore que le corps lui-même est sans dedans et sans "soi". Un corps humain est là quand, entre voyant et visible, entre touchant et touché, entre un œil et l'autre, entre la main et la main se fait une sorte de recroisement, quand s'allume l'étincelle du sentant-sensible, quand prend ce feu qui ne cessera pas de brûler, jusqu'à ce que tel accident du corps défasse ce que nul accident n'aurait suffi à faire... Or, dès que cet étrange système d'échanges est donné, tous les problèmes de la peinture sont là. Ils illustrent l'énigme du corps et elle les justifie. Puisque les choses et mon corps sont faits de la même étoffe, il faut que sa vision se fasse de quelque manière en elles, ou encore que leur visibilité manifeste se double en lui d'une visibilité secrète: "la nature est à l'intérieur", dit Cézanne. Qualité, lumière, couleur, profondeur, qui sont là-bas devant nous, n'y sont que parce qu'elles éveillent un écho dans notre corps, parce qu'il leur fait accueil. Cet équivalent interne, cette formule charnelle de leur présence que les choses suscitent en moi, pourquoi à leur tour ne susciteraient-ils pas un tracé, visible encore, où tout autre regard retrouvera les motifs qui soutiennent son inspection du monde ? Alors paraît un visible à la deuxième puissance, essence charnelle ou icône du premier. Ce n'est pas un double affaibli, un trompe-l’œil, une autre chose.Les animaux peints sur la paroi de Lascaux n'y sont pas comme y est la fente ou la boursouflure du calcaire. Ils ne sont pas davantage ailleurs. Un peu en avant, un peu en arrière, soutenus par sa masse dont ils se servent adroitement, ils rayonnent autour d'elle sans jamais rompre leur insaisissable amarre. Je serais bien en peine de dire où est le tableau que je regarde. Car je ne le regarde pas comme on regarde une chose, je ne le fixe pas en son lieu, mon regard erre en lui comme dans les nimbes de l’Être, je vois selon ou avec lui plutôt que je ne le vois pas. Le mot d'image est mal famé parce qu'on a cru étourdiment qu'un dessin était un décalque, une copie, une seconde chose, et l'image mentale un dessin de ce genre dans notre bric-à-brac privé. Mais si en effet elle n'est rien de pareil, le dessin et le tableau n'appartiennent pas plus qu'elle à l'en soi. Ils sont le dedans du dehors et le dehors du dedans, que rend possible la duplicité du sentir, et sans lesquels on ne comprendra jamais la quasi présence et la visibilité imminente qui font tout le problème de l'imaginaire. La vie ne vient pas des choses mais de nous. Tout ce qui se passe au-dehors, existait déjà.
Ainsi, celui qui contemple du dehors ce qui se passe ne voit-il toujours qu'une chose: que cela a déjà été et est toujours le même. Mais celui qui contemple de l'intérieur, celui-là sait que tout est nouveau. Les choses qui adviennent sont toujours les mêmes. Les profondeurs créatrices de l'homme ne sont toutefois pas toujours les mêmes. Les choses ne signifient rien, elles n'ont de signification qu'en nous. Nous créons la signification des choses. La signification est et fut toujours artificielle; nous la créons. C'est pourquoi nous cherchons en nous-mêmes la signification des choses afin que la voie de / l'à-venir puisse se révéler et notre vie continuer de couler à flots. Ce dont vous avez besoin, la signification des choses n'est pas le sens qui leur est propre. Ce sens-là est dans les livres savants. Les choses n'ont pas de sens. La signification des choses est le chemin de la rédemption que vous avez créé. La signification des choses est la possibilité, créée par vous, de la vie dans ce monde. Elle est la domination de ce monde et l'affirmation de votre âme dans ce monde. Cette signification des choses est le sur-sens qui n'est pas dans la choses ni dans l'âme mais qui est le Dieu qui se tient entre les choses et l'âme, le médiateur de la vie, la voie, le pont, le passage. A l'instant de ta confusion, suis ta pré-pensée et non ton désir aveugle, car la pré-pensée te conduit vers ce qui est difficile, qui doit toujours venir en premier. Et cela vient en effet. Quand tu cherches une lumière, tu tombes tout d'abord dans une obscurité encore plus profonde. Dans cette obscurité, tu trouves une lumière dont la flamme est faible et rougeoyante, qui ne donne qu'une clarté réduite, mais qui suffit à voir ce qui est le plus proche. Il est épuisant de parvenir à ce but qui ne semble pas être un but. Et c'est bien ainsi : je suis paralysé et pour cette raison prêt à accepter. Ma pré-pensée s'appuie sur le lion, ma force.
Ce n'est pas une mince affaire que de s'avouer son aspiration profonde. Beaucoup ont besoin pour cela d'un effort particulier d'honnêteté. Beaucoup trop ne veulent pas savoir où se trouve leur aspiration profonde, car cela leur paraîtrait impossible ou trop affligeant. Et pourtant l'aspiration profonde est le chemin de la vie. Si tu ne t'avoues pas ton aspiration profonde, alors tu ne te suis pas toi-même, mais tu empruntes des chemins étrangers qui t'ont été désignés par d'autres. Ainsi tu ne vis pas ta vie, mais une vie étrangère. Mais qui vivra ta vie si tu ne la vis pas toi-même ? Ce n'est pas seulement stupide d'échanger sa propre vie contre une vie étrangère, mais c'est aussi un jeu hypocrite, car tu ne peux jamais vivre réellement la vie d'un autre, tu le prétends seulement, tu dupes autrui et toi-même, car tu ne peux vivre que ta propre vie.
i tu renonces à ton Soi, tu le vis dans autrui; ce faisant tu deviens égoïste aux yeux d'autrui, et ainsi tu dupes autrui. Tous croient alors qu'une telle vie est possible. Mais ce n'est là qu'imitation simiesque. En cédant à tes désirs simiesques, tu contamines les autres, parce que le singe incite au simiesque. Ainsi, tu fais de toi et des autres des singes. Par une imitation réciproque, vous vivez dans l'attente moyenne pour laquelle, de tout temps, une image a été façonnée par les désirs d'imitation de tous - celle du héros. C'est pourquoi le héros fut assassiné, car nous sommes tous devenus des singes à cause de lui. Sais-tu pourquoi tu ne peux renoncer au simiesque ? Par peur de la solitude et de la défaite. Se vivre soi-même, c'est être pour soi-même un devoir. Ne dis jamais que c'est un plaisir de se vivre soi-même. Ce ne sera pas une joie, mais une longue souffrance, car il te faut devenir ton propre créateur. Si tu veux te créer ne commence pas par le meilleur et le plus élevé, mais par le pire et le plus profond. Aussi, dis que cela te répugne de te vivre toi-même. La confluence des courants de la vie n'est pas joie mais douleur, car elle est violence contre violence, faute, et elle détruit ce qui est sacré.
Ce qui ne passe pas dans le temps, c'est le passage même du temps. Le temps se recommence : hier, aujourd'hui, demain, ce rythme cyclique, cette forme constante peut bien nous donner l'illusion de le posséder d'un coup tout entier, comme le jet d'eau nous donne un sentiment d'éternité. Mais la généralité du temps n'en est qu'un attribut secondaire et n'en donne qu'une vue inauthentique, puisque nous ne pouvons seulement concevoir un cycle sans distinguer temporellement le point d'arrivée et le point de départ. Le sentiment d'éternité est hypocrite, l'éternité se nourrit du temps. Le jet d'eau ne reste le même que par la poussée continuée de l'eau. L'éternité est le temps du rêve et le rêve renvoie à la veille, à laquelle il emprunte toutes ses structures. Quel est donc ce temps éveillé où l'éternité prend racine ? C'est le champ de présence au sens large, avec son double horizon de passé et d'avenir originaires et l'infinité ouverte des champs de présence révolus ou possibles. Il n'y a de temps pour moi que parce que j'y suis situé, c'est-à-dire parce que je m'y découvre déjà engagé, parce que tout l'être ne m'est pas donné en personne, et enfin, parce qu'un secteur de l'être m'est si proche qu'il ne fait pas même tableau devant moi et que je ne peux pas le voir, comme je ne peux pas voir mon visage. Il y a du temps pour moi parce que j'ai un présent. C'est en venant au présent qu'un moment du temps acquiert l'individualité ineffaçable, le « une fois pour toutes », qui lui permettront ensuite de traverser le temps et nous donneront l'illusion de l'éternité. Aucune des dimensions du temps ne peut être déduite des autres. Mais le présent (au sens large, avec ses horizons de passé et d'avenir originaires) a cependant un privilège parce qu'il est la zone où l'être et 1a conscience coïncident. Quand je me souviens d’une perception ancienne, quand j'imagine une visite à mon ami Paul qui est au Brésil, il est bien vrai que je vise le passé lui-même en son lieu, Paul lui-même dans le monde, et non pas quelque objet mental interposé. Mais enfin mon acte de représentation, à la différence des expériences représentée, m'est effectivement présent, l'un est perçu, les autres ne sont justement que représentées. Une expérience ancienne, une expérience éventuelle ont besoin pour m'apparaître d'être portées dans l'être par une conscience primaire, qui est ici ma perception intérieure de la remémoration ou de l'imagination. Nous disions plus haut qu'il faut bien arriver à une conscience qui n'en ait plus d'autre derrière soi, qui donc saisisse son propre être, et où enfin être et être conscient ne fassent qu'un. Cette conscience dernière n'est pas un sujet éternel qui s'aperçoive dans une transparence absolue, car un tel sujet serait définitivement incapable de descendre dans le temps et n'aurait donc rien de commun avec notre expérience, - c'est la conscience du présent. Dans le présent, dans la perception, mon être et ma conscience ne font qu'un, non que mon être se réduise à la connaissance que j'en ai et soit clairement étalé devant moi, - tout au contraire la perception est opaque, elle met en cause, au-dessous de ce que je connais, mes champs sensoriels, mes complicités primitives avec le monde, - mais parce que « avoir conscience » n'est ici rien d'autre que « être à... » et que ma conscience d'exister se confond avec le geste effectif d'« existence ». C'est en communiquant avec le monde que nous communiquons indubitablement avec nous-mêmes. Nous tenons le temps tout entier et nous sommes présents à nous-mêmes parce que nous sommes présents au monde.
Si je parle dans l’esprit de ce temps, il me faut dire : Rien ni personne ne peut justifier ce qu’il me faut vous annoncer. Me justifier est superflu, car je n’ai pas le choix, il le faut. J’ai appris qu’outre l’esprit de ce temps, un autre esprit est à l’œuvre, celui qui règne sur les profondeurs de tout ce qui fait partie du présent. L’esprit de ce temps veut entendre parler d’utilité et de valeur. Je le pensais moi aussi et ce qui est humain en moi le pense encore. Mais cet autre esprit m’oblige néanmoins à parler, par-delà toute justification, toute utilité et tout sens. Empli de fierté humaine et aveuglé par l’esprit présomptueux de ce temps, j’ai longtemps cherché à tenir cet autre esprit à distance. Mais je n’ai pas pris en compte que l’esprit des profondeurs fut de tout temps et sera pour tous les temps plus puissant que l’esprit de ce temps qui change au fil des générations.
L’esprit des profondeurs a soumis toute la fierté et tout l’orgueil du discernement. Il m’a ôté la foi en la science, il m’a privé de la joie d’expliquer et de classifier, et il a fait s’éteindre en moi l’enthousiasme pour les idéaux de ce temps. Il m’a contraint à descendre vers les choses ultimes et les plus simples. L’esprit des profondeurs s’est emparé de mon entendement et de toutes mes connaissances, et les a mis au service de ce qui est inexplicable et qui va à l’encontre du sens. Il m’a privé de la parole et de l’écriture pour tout ce qui n’était pas au service de cette seule chose, cette fusion du sens et du contre-sens qui produit le sur-sens. Mais le sur-sens est la voie, le chemin et le pont vers l’à-venir. C’est le Dieu à venir. Ce n’est pas le Dieu à venir lui-même, mais son image, qui apparaît dans le sur-sens. Dieu est une image et ceux qui l’adorent doivent l’adorer dans l’image du sur-sens. Le sur-sens n’est pas sens, pas plus qu’il n’est contre-sens, il est à la fois image et force, magnificence et force réunies.Le sur-sens est commencement et but. Il est le pont du passage et de l’accomplissement. Les autres dieux sont morts de leur temporalité, mais le sur-sens ne meurt pas, il se transforme en sens puis en contre-sens, et du feu et du sang de la collision des deux s’élève à nouveau, rajeuni, le sur-sens.L’image de Dieu a une ombre. Le sur-sens est réel et projette une ombre. Car qu’est-ce qui pourrait être réel et physique sans posséder une ombre ? L’ombre est le non-sens. Elle est sans force et n’existe pas par elle-même. Mais le non sens est le frère inséparable et immortel du sur-sens. Les humains grandissent comme les plantes, les uns à la lumière, les autres à l’ombre. Nombreux sont ceux qui ont besoin de l’ombre et pas de la lumière. L’image de Dieu projette une ombre qui est aussi grande qu’elle-même. Le sur-sens est grand et petit, il est aussi étendu que l’espace du ciel étoilé et aussi étroit que la cellule du corps vivant. En science comme en tout, il ne faut pas sans cesse avoir raison et prononcer des jugements irrévocables, mais se contenter de contribuer comme on peut à la recherche du but suprême : la connaissance.
Notre psychologie est une science à laquelle on peut tout au plus reprocher d'avoir inventé la dynamite avec laquelle travaille lui aussi le terroriste. Ce que le moraliste, le praticien en fera ne nous regarde pas et nous ne nous en mêlons pas. Bon nombre de profanes se hâteront de les utiliser aux fins les plus folles qui soient : cela non plus ne nous regarde pas. Notre seul et unique but est la connaissance scientifique qui n'a point à se préoccuper du brouhaha qui s'élève autour d'elle. Si religion et morale en doivent exploser, il serait dommage pour elles qu'elles ne possèdent pas plus de solidité. La connaissance est, elle aussi, une force de la nature qui va son chemin avec une nécessité intérieure que rien n'arrête. Là non plus, il ne saurait y avoir de palliatif ni de négociation : il ne peut y avoir qu'acceptation sans condition. Jusqu'à ces derniers temps, la psychologie formait une des parties de la philosophie; mais, comme Nietzsche l'avait prévu, il se dessine encore un essor de la psychologie qui menace d'engloutir la philosophie. La ressemblance intérieure de ces deux disciplines tient à ce qu'elles consistent toutes deux en une formation systématique d'opinions sur des thèmes qui échappent à une emprise totale de l'expérience et, par la suite, à la trame de la raison empirique. Elles excitent par là même la raison spéculative qui se met à élaborer des conceptions; cette élaboration prend des proportions et des aspects d'une diversité telle que, tant en philosophie qu'en psychologie, il faut de nombreux volumes pour résumer la multiplicité des opinions. Aucune de ces deux disciplines ne saurait subsister sans l'autre qui lui fournit, en un mutuel, tacite et en général inconscient échange, le principe même dont elle procède. Supposer qu'il n'existe qu'une seule psychologie, ou un seul principe psychologique fondamental, c'est accepter l'insupportable tyrannie du préjugé scientifique de l'homme normal. On parle toujours de l'homme et de sa "psychologie", que l'on ramène toujours à un "ce n'est pas autre chose que..." De même on parle toujours de la réalité, comme s'il n'y en avait qu'une. Or la réalité, c'est ce qui agit dans une âme humaine, et non ce que certains estiment efficace et généralisent hâtivement. Même quand on procède aussi scientifiquement que possible, on ne doit pas oublier que la science n'est pas la "somme" de la vie; elle n'est qu'une attitude psychologique parmi d'autres, une forme de la pensée humaine. |
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