Quand Baudelaire ne sacre plus, ne jure plus, n'invective plus, ne blasphème plus, comme dans ses poèmes d'imprécations, d'épouvantables sarclements internes, où l'âme mange son tétanos en expiation de quels sublimes cultes et des péchés qui l'ont soulevée du tombeau, quand il n'éructe plus de haine, ou de la mémoire de je ne sais quelle ancestrale réprobation, quand son âme s'en va sous les tamariniers ou sur les seins de sa maîtresse, c'est le reste de cette utérine douleur, affre de ses agonies, qui flotte encore dans la conscience d'un vers. Et cela se voit. Un poème qui ne vient pas de la douleur m'ennuie, un poème fait avec tous les superflus de l'être a toujours fait plus que m'ennuyer, il m'exaspère. - Je n'aime pas les sentiments de luxe, je n'aime pas les poèmes de la nourriture mais les poèmes de la faim... |