Qui d'ailleurs serait en mesure d'assigner un nom à ce qui est innommable ? Qui, de vouloir nommer l'indétermination des origines qui est en même temps la source des sources, n'éprouverait comme la brûlure d'une flamme ? C'est que la source du rien de lumière, quel que soit ce rien, n'est jamais, par personne, nulle part, proclamée à la face du soleil sur les pages flambantes. Bien plutôt lui conviendrait la nuit, à ce nom, pour être proféré, murmuré, transmis secrètement comme une initiation, ou peut-être comme une invocation. Mais trop de dangers ici, veillent, venus parfois de la forêt, venus parfois de la haute mer. Aussi bien vaut-il mieux conserver à la nuit sa nuit et à la source d'un rien de lumière, sa présence inéluctable hors de tout nom.