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Samsa amoureux, Des hommes sans femmes, Haruki Murakami

10/17/2017

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Lorsqu'il s'éveilla , il s'aperçut qu'il s'était métamorphosé en Grégor Samsa et qu'il était allongé sur son lit.
Il était couché sur le dos, les yeux fixés sur le plafond. Il eut besoin d'un peu de temps pour s'habituer à la faible clarté de la pièce. Le plafond était parfaitement ordinaire, de ceux que l'on peut voir n'importe où. Il avait dû être peint autrefois en blanc, ou bien en une teinte crème très pâle. Mais des années de poussière et de saleté lui avaient donné une nuance qui évoquait le lait tourné. C'était un plafond sans aucun ornement, sans aucune caractéristique particulière. Il ne prodiguait aucune revendication, aucun message. Il remplissait parfaitement sa fonction structurelle et n'aspirait à rien d'autre.
Il y avait une grande fenêtre sur l'un des côtés de la pièce (à la gauche de Samsa), mais elle avait été condamnée. Les rideaux d'origine en avaient été ôtés et des planches épaisses étaient clouées sur le cadre. Entre celles-ci - pour une raison peu évidente - subsistaient de petits intervalles de quelques centimètres par lesquels s'insinuaient les rayons du soleil matinal qui dessinaient sur le plancher des stries parallèles éblouissantes. Pour quelle raison la fenêtre avait-elle été obstruée de façon aussi grossière ? Il n'en savait rien. Afin que personne ne s'introduise à l'intérieur de la pièce ? Ou que personne (lui, par exemple) ne puisse en sortir ? Ou encore parce qu'une violente tempête ou une tornade était annoncée ?
Toujours sur le dos, il bougea tout doucement la tête et examina l'intérieur de la pièce. En dehors du lit sur lequel il était allongé, il n'y avait rien qui aurait pu être qualifié de meuble. Pas de commode, pas de table, pas de chaise. Pas de tableaux aux murs, pas de pendule ni de miroir. Pas de lampe. Dans la limite  de son champ visuel, il ne voyait sur le sol ni moquette ni tapis. Simplement du plancher nu. Les murs étaient tapissés avec un vieux papier peint fané, et dans cette pénombre, il lui était presque impossible d'en distinguer les motifs délicats. Peut-être d'ailleurs qu'en pleine lumière, cela aurait été la même chose.
A l'opposé de la fenêtre, sur sa droite, il y avait une porte, munie d'une poignée en cuivre aux teintes en partie passées. Cette pièce avait sans doute été utilisée comme chambre à coucher normale. C'était l'impression qu'elle donnait. A présent cependant, tous les vestiges d'une existence humaine en avaient été effacés. La seule chose qui demeurait était le lit sur lequel il se tenait, un lit solitaire posé au milieu de la pièce. Il n'y avait du reste pas de literie. Ni draps, ni couverture, ni oreiller. Juste un vieux matelas.
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Samsa ne savait absolument pas où il se trouvait. Il ignorait également ce qu'il convenait de faire. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il était à présent un être humain, qui s'appelait Gregor Samsa. Et comment savait-il cela ? Peut-être quelqu'un le lui avait-il murmuré à l'oreille durant son sommeil : "Ton nom est Gregor Samsa."
Mais avant de devenir Gregor Samsa, qui était-il ? Qui...ou quoi ?
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Drive my car, Des hommes sans femmes, Haruki Murakami

10/10/2017

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A ce que je sais, finit-il par dire, votre épouse était vraiment une femme merveilleuse. Il va de soi que je ne connais d'elle sans doute que le centième de ce que vous, vous en connaissez, mais j'en suis quand même persuadé. Quoi qu'il en soit, vous devez vous sentir reconnaissant d'avoir vécu presque vingt ans auprès d'une femme comme elle. Je le crois profondément. Néanmoins, vous aurez beau penser que vous avez compris quelqu'un, que vous l'avez aimé, il n'en reste pas moins impossible de voir au plus profond de son cœur. Vous aurez pu vous y efforcer, mais vous n'aurez réussi qu'à vous faire du mal. Vous ne pouvez voir qu'au fond de votre propre cœur, et encore, seulement si vous le voulez vraiment, et si vous faites l'effort d'y parvenir. En fin de compte, notre seule prérogative est d'arriver à nous mettre d'accord avec nous-même, honnêtement, intelligemment. Si nous voulons vraiment voir l'autre, nous n'avons d'autre moyen que de plonger en nous-même. Telle est ma conviction.
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